Santosha par Professor
Hermorgénes, extrait du livre Yoga para Nervosos, p : 155-156. Traduit pas Gabriela Nanni
Santosha cure l’impotence, les ulcères, l’insomnie,
l’hypertension, la constipation, les allergies…enfin, toute maladie dont
l’origine est la nervosité, l’insatisfaction, l’anxiété et l’appréhension.
Santosha signifie contentement.
Se contenter, c’est accepter ce que l’on a, y compris une ulcère, laquelle,
on le sait tous, s’aggrave avec la tension psychosomatique. Si le malade communique
avec elle et lui dit : « jusqu'à présent vous avez pu me faire peur,
me garder dans un état d’alerte ou de souffrance, mais désormais je vous
accepte, vous ne représentez plus grand chose pour moi », infailliblement
vous irez mieux. Cette attitude psychique soulage la tension. La stratégie pour
vaincre le mal est aussi cela ? Se contenter y compris avec l’état de
carence, faillite, chute, crise…est la stratégie pour se libérer de tout cela.
Utiliser santosha est le même que
signer un traité de paix et, par conséquent, démoraliser l’ennemi. Contentement
est soulagement, car il nous libère de l’anxiété afin d’obtenir la cure ou le
triomphe. Notez bien : cela n’est pas la capitulation d’un lâche. C’est le
calme de celui qui se sent fort.
Si pour vaincre un manque le contentement est précieux, pour maintenir un
état de tranquillité il l’est encore plus. D’ailleurs, il n’y aura jamais la
paix s’il y a le désir, y compris si notre désir c’est d’avoir la paix. Celui
qui se consomme dans l'anxiété n’atteindra jamais le ciel. Une façon de tomber en enfer
est devenir anxieux pour atteindre le ciel. Il y a un vouloir serein, sans
lutte, sans tensions qui ouvre la porte de la victoire. Comprenez cela.
Il n’y a pas plus grande richesse que le sentiment d’avoir suffisamment, de
se contenter avec soi même, y compris avec celui que l’on n’est pas et que l’on
n’a pas encore réussi à être.
Je connais beaucoup de gens qui ont perdu la santé exactement parce qu’ils
avaient envie d’être en bonne santé et forts. Je connais des gens qui se sont
perdus justement dans la lutte pour être sain et parfait.
Etre content malgré les adversités est le bon chemin pour se libérer. Ne
vous laissez pas vaincre par vos infériorités. Ne permettrez pas que les
défauts, les symptômes et les manques vous transforment en une personne
anxieuse et faible. Rappelez-vous des nos dialogues sur les
« normaux » et la normalité dans un niveau faible. Etre normal ne
signifie pas être parfait.
L’envie d’avoir le dernier modèle de voiture, ou de mettre les vêtements à la mode, ou de voir votre nom figurer dans les rubriques sociales, crée beaucoup de
problème de stress. Si la personne a les moyens financiers pour avoir l’objet
de son désir, il est naturel qu’elle soit insatisfaite une fois qu’elle l’a
obtenu. Et pourquoi, malgré cela, elle se retrouve tout à coup dans un état de
terrible insatisfaction et déception !! Combler l’insatisfaction ne nous
rend pas heureux. Ne pas avoir d’insatisfaction oui.
Si vous ne découvrez pas un moyen de vous sentir satisfait avec ce que vous
faites, avec votre travail, par exemple, vous continuerez irrémédiablement
insatisfait dans cet aspect de votre vie. Il n’y aura jamais de tranquillité
pour le commandant du navire qui supporte mal son poste et qui souhaiterait
plutôt être dans un hôpital à s’occuper de malades. C’est un malheureux
parce qu’il n’est pas médecin. C’est un malheureux parce qu’il est un
navigateur frustré…Un avocat très bien dans son métier est arrivé à un tel
point de répulsion de son bureau qui, lorsqu’il est venu me voir, n’y était pas
retourné depuis un mois. L’ambiance et son poste lui provoquaient des nausées,
du vertige, de l’angoisse. Je n’ai pas cherché à savoir ce qu’il voulait être –
banquier ou pêcheur, agriculteur ou militaire -, mais j’ai compris, sans doute,
qu’il aurait aimé faire autre chose. Heureusement le lendemain il avait signé
un traité de paix avec son poste. Il était content. Ses symptômes étaient
disparus.
Peu importe votre métier, malgré ses mil défauts, si vous le souhaitez,
vous découvrirez des milliers d’avantages. Le métier que vous désirez, soyez
certain, en plus des nombreux points positifs que vous y voyez occulte aussi des
nombreux points négatifs que vous ne voulez pas y voir.
Toute profession est toujours utile à des milliers et milliers d’êtres
humains. Soyez bon dans votre profession, en le dédiant à Dieu et aux hommes.
Néanmoins, s’il est question d’une extrême inadéquation et si vous le faites
par erreur, ou besoin, alors que vous êtes né pour l’art, il faut changer, mais
faites-le sans anxiété, sans angoisse, sans précipitation.
Il ne faut pas confondre contentement et lâcheté. Ne confondez pas Santosha avec le conformisme des faibles ou encore avec
l’indifférence des bêtes. Si tous faisaient cette confusion, la civilisation
s’arrêterait et le progrès serait impossible.
Satisfaction n’est pas le contraire du vouloir ferme, constant et serein des
sages, mais est l’antithèse de la
poursuite pressée, fiévreuse, rajasique,
traumatique, tendue et anxieuse pour le succès dans tous ses aspects.
Ce n’est pas une bonne affaire d’acquérir le pouvoir et des biens en échange
de votre santé et de votre paix.
Réflexion :
Mes limitations, mes défauts, mes incapacités, mes impuretés et mes imperfections,
avec la grâce de Dieu et mon dévouement, seront surmontées. Pour cela, je ne
dois pas me perdre dans l’anxiété et l’insatisfaction. Je m’accepte tel que je
suis, car ce n’est qu’ainsi que je saurai qui je suis vraiment et ce que je
dois changer en moi. Je me sens tranquille, calme, même si je me reconnais
pauvre et imparfait. Lorsque je me contente, j’atteint la paix, et avec la
paix, la guérison.
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